jeudi 4 mars 2010

Sexualité et sécurité

Au cours d'une balade sur le web, je suis tombé sur un article choc d'Aujourd'huilejapon d'il y a deux jours : Le Japon enfin décidé à lutter contre la pornographie infantile. Je ne vais pas vous le décrire, ni vous en faire un résumé, je vous laisse regarder par vous-même.

Je vais profiter de cet article pour vous parler un peu de ce qu'est la pornographie au Japon. On trouve de partout (et beaucoup plus qu'en France) des magazines à caractère érotique ou pornographiques au Japon. Il suffit de se rendre dans un convini pour en trouver. Et en plus, il y a toujours un bon choix. Mais le plus surprenant, c'est le nombre de boutiques qui se consacrent uniquement au commerce de matériel porno. On trouve aisément des sex-shops, qui plus est assez bien indiqués, possédant des tonnes de DVD et d'accessoires érotiques. On trouve énormément (vous vous en doutes) de hentai et doujinshis (manga porno et/ou parodiques d'une série existante). Mais ce qui m'a le plus choqué, ce sont justement les accessoires. Vous ne trouverez quasiment aucun sextoy de couple ou même féminin. Des faux vagins de "oneechan" (petite sœur), ça, y'en a. Et un bon rayon. A croire que la culture sexuelle japonaise est centrée sur la masturbation masculine. Il est de plus évident avec cet article que les japonais ont un attrait tout particulier pour les (très, voire trop) jeunes femmes, "et mettez-moi un soupçon d'inceste avec ça, s'il vous plait".

La sexualité au Japon est complètement différente de la nôtre. Pour commencer, ce sujet est tabou (même s'il tend à s'améliorer), malgré tout ce qu'on peut trouver sur ce sujet. Même si en France on achète pas des pornos à la maison de la presse pour les exhiber à tout le monde, on en meurt pas de honte non plus. Au Japon, cela peut avoir des conséquences sociales assez lourdes (inimitié, ragots incessants, moqueries, bizutages...). La sexualité est donc refoulée par la société, et cela crée des pulsions et des envies qui peuvent être dangereuses. Rappelez-vous, le Japon est le pays le plus sûr au monde. Et pourtant, les cas de viols représentent 20% des affaires judiciaires devant un juré. Tapez "viol au Japon" dans Google, et vous trouverez un nombre étonnant de cas.
Il n'est pas surprenant (même si bien triste) de constater que ce tabou de la sexualité crée de véritables problèmes. Les jeunes, qui s'imaginent les choses sans que personne ne leur en parle, se font une idée totalement fausse de ce qu'est le sexe. Et on constate bien ce que ça donne si on jette un œil à ces fameux hentai / doujinshis : tentacules, viols, inceste... La plupart du temps, soit la femme rechigne mais finit par apprécier ce qui lui arrive (ben oui, c'est juste qu'elle savait pas ce que c'était, mais du coup, comme elle aime, elle se transforme en nympho) soit elle est entreprenante comme c'est pas possible et saute sur le mec avant qu'il ait le temps de dire "ouf!". La vision de la femme est donc falsifiée (comme dans tous les pornos, soit dit en passant).

Retenir ses pulsions sexuelles (comme toutes les autres) ne mène qu'à des problèmes. Cette affirmation ne s'applique pas qu'au Japon : souvenez-vous des centaines de viols sur mineurs par des prêtres Irlandais, qui ont été reconnus (et pardonnés par le Vatican, mais ça c'est une autre histoire qui me révolte dont on parlera plus tard) récemment. Donc ne vous retenez pas : n'ayez pas honte de pratiquer l'onanisme (fait naturel), de parler de sexualité, et de demander qu'on vous explique ces choses (pour les plus jeunes). Pour ça, je vous recommande Sexactu.

Ah, pour la petite histoire, et pour bien confirmer cet aspect du Japon : on trouve dans les trains qui desservent les grandes villes des wagons qui sont réservés au femmes, aux enfants et aux personnes handicapés, à partir de 20h (ou un peu plus tard, peut-être, je ne me souviens plus trop).

Sur ce, pensez à sortir couvert(e)s !

Mata ashita !